

Droits de peuples autochtones
« Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle ». L’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme montre que dès 1948 les droits culturels doivent être protégés par le droit international. Cette protection a été accrue par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels avant d’être le cheval de bataille de l’UNESCO. Pour les Nations Unies, la culture représente les traits distinctifs spirituels, matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société. En ce sens, les coutumes, les traditions, les beaux-arts, le mode de vie des peuples autochtones sont protégés par des instruments internationaux spécifiques.
Mais un élément fondamental de la culture autochtone n’a pas été protégé en tant que tel : la Terre. Les Autochtones ont une relation particulière avec leur environnement et la Terre qu’ils appellent leur mère. La terre leur procure tout ce dont ils ont besoin pour vivre que ce soit la nourriture, les vêtements, les plantes médicinales et surtout le lien avec leurs ancêtres. Il y a une synergie entre le langage qui permet de communiquer avec les ancêtres, car ces derniers ne font qu’un avec la terre et la terre leur donne ce dont ils ont besoin. Les peuples autochtones perdent leur connexion avec leurs ancêtres et tous les enseignements qui y sont liés quand ils sont déplacés. Cet aspect n’est pas protégé par les Nations Unies et les États utilisent cette lacune pour déplacer les populations.
Selon Amnistie internationale, la culture est le contexte dans lequel se déroule l’existence des individus appartenant à une collectivité donnée. La culture a trait à l’ensemble des aspects de la vie humaine. Cette conception de la culture est intimement liée à celle des peuples autochtones. Que ce soit le logement, l’alimentation, la relation liant les personnes à leur terre, l’environnement naturel, les soins de santé, la religion, les arts ou encore le système d’éducation.
Au Canada, les atteintes à la culture des Autochtones concernent plusieurs aspects. Durant la période des pensionnats, un génocide culturel a été commis. Les Autochtones n’ont pas eu le droit d’apprendre leurs langues, de porter leurs vêtements, d’apprendre selon leurs coutumes et de connaître leurs traditions. Cette assimilation forcée a déconnecté une partie des peuples avec leurs ancêtres, avec la terre et avec leur communauté toute entière. Plusieurs des langues ancestrales sont en voie de disparition. le ciment de leur collectivité et de leur culture. En privant les Autochtones de leur langue, la transmission du savoir par la tradition orale est rompue. Beaucoup d’Autochtones ont de la difficulté à connaître leurs origines. Sans histoire, où va-t-on!
Des défenseures des droits humains comme Ellen Gabriel de la communauté mohawk militent depuis plusieurs décennies pour que ces droits soient reconnus mais surtout respectés au Canada.
Ellen Gabriel est une des militantes autochtones les plus connue. Elle s’est notamment distinguée lors de la crise d’Oka où elle a été choisi par les mohawks comme porte-parole. Cette femme mohawk est également une artiste reconnue, diplômé en beaux art de l’université de Concordia. De 2004 à 2010 elle a été présidente de l’Association des femmes autochtones du Québec et a tenue de nombreuses conférence sur les droits des peuples autochtones. Elle a reçu plusieurs distinctions pour son travail de défenseuse des droits des peuples autochtones comme le Prix Jigonsaseh des femmes de paix en 2008. Son attachement à l’éducation, la culture et à l’identité autochtone en fait une personne de choix pour en défendre les valeurs.
Nous demanderons que des ressources soient mises à la disposition des communautés autochtones, hors et dans les réserves, pour obtenir du matériel dans les langues ancestrales afin de préserver la culture de ces peuples.